Un référendum local acte la fermeture définitive de la station du Grand Puy

Publié par Jean-Baptiste Fontana le 07/10/2024
Un référendum local acte la fermeture définitive de la station du Grand Puy

Le Grand Puy, c'est fini! Cette petite station familiale des Alpes de Hautes Provence, l'une des plus proche du littoral, n'ouvrira pas cet hiver. Un référendum local a voté, à une large majorité, la fin de l'aventure.

C'était l'une des stations de ski les plus abordables et la plus proche du littoral provençal: les remontées mécaniques de la station du Grand Puy seront prochainement démontées. C'est le souhait des habitants permanents de la commune dont le déficit chronique plombait les finances de la petite commune de Seyne les Alpes.

Ce dimanche 6 octobre, un référendum était donc organisé pour savoir si la commune devait maintenir cette activité touristique sur son territoire. Seules les personnes inscrites sur les listes électorales de la commune ont pu voter, et pas les propriétaires de résidences secondaires.

Le résultat du vote est sans appel: 71,31% des votant ont voté oui à l'arrêt de la station, avec un taux de participation de 57,93% sur 1305 électeurs inscrits.

Une station déficitaire et en perte de vitesse depuis plusieurs années

Manque de neige, manque de communication, manque d'attractivité... Les causes sont multiples mais tout le monde le reconnaît: la fréquentation de la station du Grand Puy était en baisse ces dernières années. Malgré un investissement de 3,3M€ réalisé en 2016 pour la modernisation d'un télésiège 4 places, Le Grand Puy peinait à trouver des skieurs ces dernières années. La station disposait de 4 remontées mécaniques et 22km de pistes.

En raison de sa faible altitude, comprise entre 1400 et 1800 m, son enneigement était très aléatoire malgré les canons à neige. Bien souvent, le Grand Puy n'était pas en mesure d'acceuillir des skieurs dans de bonnes conditions. Le réchauffement climatique a certainement eu un fort impact dans cette décision de condamner la station.

Pourtant cette petite station familiale bénéficiait pourtant de sérieux atouts face à la concurrence: un forfait journée parmi les moins chers de la région (20€ seulement) et qui permettait aux familles et aux jeunes de venir skier et découvrir les sports de neige durant les weekends. Car l'autre atout du Grand Puy, c'était sa proximité avec Digne et le littoral, qui en faisait l'une des stations les plus faciles d'accès. Le Grand Puy, c'était la promesse d'un ski ouvert à tous et à taille humaine, contrairement aux grandes stations.

Le maire de la commune de Seyne les Alpes soulignait avant ce référendum que la commune aurait dû augmenter fortement les impôts pour payer une subvention de fonctionnement à hauteur de près de 400.000 € pour compenser les pertes. Le chiffre d'affaire de la station variant entre 60.000 et 100.000 selon les saisons.

Un chiffre qui ne prend pas en compte l'impact économique et social de la station: de nombreux habitants y travaillaient que ce soit pour les remontées mécaniques ou dans les trois commerces directement liés à l'activité du Grand Puy.

Sur une population de 1360 habitants, le pôle ski du Grand Puy était certainement le premier employeur de la commune en hiver et il sera désormais difficile pour la commune de trouver un avenir économique sans le tourisme.