Nice a placé l’année 2024 sous le signe du sport : accueil des matchs du tournoi olympique de football des Jeux Olympiques Paris 2024 au stade Allianz-Riviera et arrivée inédite du tour de France sur la Promenade des Anglais les 20 et 21 juillet.
L’exposition Carnavals sportifs, labellisée Olympiade culturelle, met en lumière les liens forts entre deux événements constitutifs de l’identité niçoise : carnaval et événementiel sportif.
Des œuvres issues de collections muséales niçoises (équipement sportif ancien, masques et grosses têtes de carnaval, dessins originaux, etc.) et des prêts d’ateliers des carnavaliers d’aujourd’hui viennent compléter les documents d’archives publics et privés (affiches, photographies, documents audiovisuels, programmes, dessins techniques, etc.) pour révéler comment les disciplines sportives et les personnalités du monde du sport ont pu inspirer « ymagiers » et carnavaliers du XIXe siècle à nos jours.
Première mise en valeur du fonds donné aux Archives par l’historienne du carnaval Annie Sidro, cette exposition bénéficie des partenariats du Musée National du Sport et du Musée du Carnaval à Contes.
L’exposition s’ouvre sur les valeurs du sport vues par les carnavaliers : Hercule, la Renommée, le V de la Victoire.
Dès les années 1870, chars, groupes et mascarades sont nombreux à avoir invité le sport à la fête carnavalesque niçoise.
L’exposition présente aussi les grandes étapes la naissance d’un carnaval niçois, depuis le choix des projets lauréats jusqu’au défilé, le gigantisme et l’industrialisation des procédés. En effet, l’usage du polystyrène permet aujourd’hui la confection de têtes de cinq mètres de haut !
Pour la toute dernière édition du Carnaval, dans le contexte de l’arrivée du Tour de France à Nice en juillet 2024, le char « Caravane du Tour de France » des carnavaliers Durand sur une idée de l’illustratrice Emilie Camatte, revient sur ce rituel emblématique de la culture populaire française. A retrouver dans un podcast de France Bleu Azur.
L’aura du Carnaval de Nice est telle que c’est au carnavalier niçois Jean-Pierre Povigna qu’on a confié la réalisation des Géants de la cérémonie d’ouverture parisienne du Mondial de football 1998.
Hors de France, les carnavals du monde s’intéressent aussi à la thématique sportive, ainsi le carnaval de Rio en 2014 avec un hommage au coureur automobile Ayrton Senna par le grand carnavalesco Paulo Barros, et, plus proche de Nice, celui de Viareggio où, en 2020, le grand char des frères Cinquini, « Idol », représentait la star de la Juventus de Turin, Cristiano Ronaldo, comme un nouveau Frankenstein.
Deux chars sportifs dominent l’histoire des carnavals dans la première moitié du XXe siècle : celui de Jarnach, « Concours nautique » (1909), et celui, « Tout aux Sports », réalisé en 1922 par Alexis (1870-1924) et César Sidro (1891-1962), sur un projet du sculpteur Cesare Chiavacci, autour de la figure mythique de la star du tennis, Suzanne Lenglen, héroïne de la composition.
En 1977, dans la foulée de l’année doublement olympique de 1976 (Jeux olympiques d’hiver à Innsbruck, d’été à Montréal), le carnaval connaît sa première édition entièrement dédiée au sport avec le Roi du Stade Olympique, qui est une des dernières contributions du carnavalier Alexandre Sidro, trois ans avant son décès.
Ces trente dernières années, trois éditions du carnaval de Nice ont été dédiées au sport : 1997 (Roi des Sports), 2007 (Roi de la Très grande mêlée) et 2012 (Roi du Sport).
Plus satiriques, les chars contemporains parlent sport, mais aussi dopage, argent et politique (« Jacques Chirac roi de la Très grande mêlée », « Zizou joins politics », « Bernard Tapie et les arbitres »…).
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